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décembre 2020

COVID-19 :

Un accélérateur de transformation

EDITO

2021 : vers une année de transition ?

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Gaël Bodénès
Gaël Bodénès
Président de Bourbon Maritime
2 min

L’année 2020 s’achève, et je souhaitais remercier toutes les équipes BOURBON mais aussi nos clients, nos fournisseurs, nos actionnaires & partenaires financiers qui ont cru en BOURBON et nous ont permis de passer à travers cette nouvelle année de crise. Si l’on peut dire sans crainte de se tromper que peu d’entre nous la regretteront, il serait réducteur de considérer ces derniers mois à l’aune uniquement de cette terrible pandémie et de ses conséquences humaines et économiques.

Depuis le début de la crise du baril il y a aujourd’hui 6 ans, les acteurs de l’industrie Oil&Gas ont eu le choix entre se transformer ou disparaitre. Les compagnies pétrolières ont, pour la plupart, pris le virage de la transition énergétique en se fixant des objectifs ambitieux en termes de neutralité carbone. Ce faisant, elles ont donné le LA à tout un secteur qui n’a eu de cesse de se remettre en question pour affronter ce qui restera comme une des pires crises de son histoire.

Dans ce contexte, la crise sanitaire a agi sur les organisations comme un accélérateur de transformation. Révolution digitale, émergence des énergies vertes, refonte des modèles d’affaires, etc. l’ensemble des prestataires de service du secteur parapétrolier s’adaptent pour affronter ce « new normal ». A l’image de BOURBON, dont le plan d'action stratégique #BOURBONINMOTION portait, dès 2018, les ambitions d’un groupe tourné vers l’innovation à travers notre programme Smart shipping et vers plus de services pour l’offshore de demain : logistique intégrée, offre globale de transport de personnel Door-to-Rig, développement des services à l’éolien flottant, nouvelle offre de crewing externe, etc.
La finalisation de notre restructuration financière, en ce mois de décembre, est un formidable encouragement pour tous, en mer comme à terre, à poursuivre dans cette voie. Cette étape clé va nous permettre plus que jamais d’affirmer notre positionnement en tant que prestataire de services maritimes, et ce dans un périmètre sans cesse élargi.

L’année 2021 sera sans nul doute riche d’enseignements sur la capacité de notre industrie à intégrer les nouvelles technologies et innovations qui sont appelées à bouleverser le secteur tout entier. Une année probablement riche de challenges, où la prime ira à ceux qui osent.

Les 8 200 collaborateurs de BOURBON se joignent donc à moi pour vous souhaiter une bonne santé et nos meilleurs vœux 2021 ! Portez-vous bien... et "Be safe" !

Edito
Paroles d'expert

Collaborer : la clé pour concevoir les OSV de demain

Les secteurs du pétrole et du gaz et de l'énergie éolienne dépendent des navires de soutien offshore (OSV) pour fournir des services sûrs, efficaces et économiques. Ces navires utilisent des technologies en perpétuelle évolution. Bo Jardine, "Global Category Manager Marine" chez Shell, responsable de la stratégie commerciale à l'offshore, nous parle des évolutions futures des OSV.

PartnerSHIP : Vous avez récemment affirmé que les OSV du futur devront être smart, connectés et électriques. Qu’entendez-vous par là ?

Bo Jardine :
Les navires "smart" intègrent des solutions IoT (Internet des Objets) et sont une évolution des navires traditionnels, ayant déployé de l’automatisation à bord et utilisant le digital au service de multiples opérations jusqu’à présent effectuées manuellement ou mécaniquement. Par exemple, le tracking de l'inventaire des cargaisons à l'aide de capteurs et de systèmes qui peuvent optimiser le stockage pour améliorer la stabilité et la consommation de carburant. Ces capteurs permettent la saisie en temps réel des données qu'ils communiquent à terre à intervalles réguliers, toutes les 20 minutes environ, et permettent le monitoring de l'activité du navire. Les bénéfices sont nombreux, en termes de temps et de coûts, mais aussi de sécurité et de bien-être de l'équipage. La technologie utilisée doit bien sûr être intuitive, et certains outils digitaux sont encore en cours de développement, comme l'"AI" (Intelligence Artificielle). En ce qui concerne les navires connectés, il faut être attentif à la manière dont les informations sont partagées à bord et à terre. L'équipage doit disposer d'un système informatique complet permettant d'accéder aux données depuis leur cabine, et ce système doit également être connecté à la terre. Ainsi, il est possible de surveiller à distance et en temps réel les éventuelles défaillances de matériel et d'utiliser l'analyse prédictive, qui facilite le travail de l’équipage. La surveillance à distance des navires permet d’intervenir sur un équipement avant qu’une panne ne survienne. Tous ces dispositifs réduisent considérablement les coûts, c’est pourquoi je pense que tous les acteurs de notre industrie devraient les adopter.

L’utilisation de la propulsion électrique à bord des navires passe par la présence d’un réseau électrique permettant de tout alimenter, à la place du traditionnel arbre de transmission. C’est une des problématiques majeures de l’emploi des carburants du futur, qui nécessiteront une batterie. En effet, comment transférer l'énergie de la pile à combustible au navire ? Probablement par le biais d'un réseau électrique. Alors si l'hydrogène est utilisé dans les années à venir, l'énergie sera fournie par le réseau électrique de bord. Le potentiel d'efficacité d'un navire sera proportionnel à son niveau d'électrification. Cela ouvre donc la voie à une meilleure efficacité opérationnelle. 

 

PartnerSHIP : Comment les armateurs et les prestataires de services s'engagent-ils dans cette transition ?

B.J. : Tout ce que j'avais imaginé se produit actuellement, même si ce n'est pas aussi rapide que je l'envisageais. BOURBON et d'autres opérateurs investissent dans les batteries et se lancent dans le GNL, l'hydrogène et les systèmes IoT. Je pense également à de nouveaux Crew boats capables d'opérer dans des conditions de mer plus dégradées, des meilleurs systèmes d’accès à bord du navires en mer, des OSV à propulsion hybride, des système de recharge des navires, etc. Concernant les navires pour l'éolien offshore, tout est nouveau et les innovations technologiques y sont intégrées à tous les niveaux.

" La technologie des batteries est une bonne solution pour préparer les navires aux futurs carburants et atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone."
BO JARDINEGLOBAL CATEGORY MANAGER MARINE - SHELL

PartnerSHIP : En tant qu’affréteur, quel rôle avez-vous à jouer par rapport à ces évolutions technologiques ?

B.J. : La grande question qui se pose est celle de leur financement. Cela doit-il passer par des contrats (partenariats ??) ou par des modèles de financement traditionnels, où les armateurs doivent assumer la responsabilité ? Je pense que notre rôle n'est pas de participer au financement mais plutôt de permettre aux acteurs de mieux identifier et comprendre les bénéfices de ces technologies. Il s'agit d'une discussion collective. Si j'étais armateur, je me demanderais pourquoi investir dans cette technologie. Au début, je sentais les armateurs hésitants à investir dans les batteries, mais après analyse, ils se sont rendu compte des économies que cette technologie pouvait générer. Doivent-ils absorber les coûts ou les intégrer aux taux d’affrètement ? Il n'y a pas de réponse unique à cette question, cela doit s’étudier au cas par cas. De plus, la technologie des batteries est une bonne solution pour préparer les navires aux futurs carburants et atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone.

Le plus important est que les armateurs, les ingénieurs, les chantiers navals et les intégrateurs OEM collaborent à la conception et à la construction du navire offshore de demain, en acceptant d’éventuels compromis. BOURBON et les autres fournisseurs doivent donc mettre leurs OEM au défi de concevoir de meilleures solutions. La collaboration sera la clé du succès. Chez Shell, nous serons ravis de travailler avec BOURBON et d'autres acteurs de l'industrie pour faire avancer les navires du futur.

Paroles d'expert
Ils témoignent

Golfe de Guinée : une piraterie en forte hausse

Les actes de piraterie maritime connaissent une croissance exponentielle depuis 5 ans, dans le golfe de Guinée. Les enlèvements y sont nombreux et les collaborateurs des compagnies maritimes et pétrolières qui opèrent dans cette zone, sont confrontés à un réel danger. PartnerSHIP fait le point avec W.B. 1, expert sûreté membre de plusieurs comités de l’ONU et de l’Union Européenne qui luttent contre la piraterie en Afrique de l’Ouest.

 

PartnerSHIP : Selon le Bureau Maritime International (BMI), les actes de piraterie en mer ont fortement augmenté depuis début 2020. Rejoignez-vous cette analyse ? Comment les politiques de sureté des entreprises internationales évoluent-elles ?

W. B. : On ne peut qu’être d’accord avec ce constat. J’ajoute que les spécialistes s’accordent pour dire que les chiffres réels sont certainement supérieurs d’environ 30% à ceux publiés. On enregistre effectivement une augmentation des actes de piraterie depuis le début de l’année, mais cette croissance est liée au référentiel de l’année 2019 au cours de laquelle la piraterie maritime dans le monde avait sensiblement reculé.

Les compagnies maritimes tentent en permanence de s’adapter à cette menace par des analyses sécuritaires, l’adaptation des transits, le renforcement des dispositifs d’anti-boarding, de nouveaux moyens de détection, la création de « safe-havens »2 à bord des navires et des formations et entraînements spécifiques destinés aux membres d’équipage. La majeure partie des pays côtiers ne disposent pas encore des moyens nécessaires pour prévenir ou contrer les menaces de pirateries.

" Il est important que les marins soient informés des risques lorsqu'ils opèrent dans le Golfe de Guinée [...]. Il faut qu'ils soient formés et protégés autant que possible."

PartnerSHIP : Le BMI constate que sur les 85 marins enlevés et détenus contre rançon depuis le début de l’année, 80 ont été kidnappés dans le Golfe de Guinée. Pensez-vous que cette zone soit en passe de devenir la plus dangereuse du monde ?

W.B. : Dans un environnement général ou la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée se maintient à un niveau élevé, celle-ci est à présent quasi majoritairement orientée vers le kidnapping de membres d’équipage. Le nombre de kidnappings en mer a augmenté d’environ 140% en 5 ans ! Les expatriés représentent aujourd’hui 90% des personnes enlevées et le nombre moyen de marins kidnappés est passé de 3 à 8. Le montant des rançons, qui varie en fonction de la nationalité et du nombre de kidnappés, a été multiplié par 4 par rapport à 2015.

Il est important que les marins soient informés des risques lorsqu’ils opèrent dans le Golfe de Guinée (zones dangereuses, typologie des actes de piraterie, etc.). Il faut qu’ils soient formés et protégés, autant que possible. En général, les équipages ont à peine 5 ou 6 minutes après la détection d’une attaque pour activer les dispositifs anti-boarding et, éventuellement, se réfugier dans le « safe-haven » du navire.

 

PartnerSHIP : Le Nigeria est considéré comme l’épicentre de la piraterie maritime, mais des attaques se développent de plus en plus au large d’autres pays du Golfe de Guinée. Va-t-il devenir impossible de naviguer dans la zone ?

W.B. : Plutôt qu’impossible, je proposerais le terme « difficile ». Depuis deux ans, la menace est quasi permanente, les surfaces couvertes s’étendent régulièrement. La pression des organisations et structures maritimes internationales se fait de plus en plus forte vis-à-vis des états riverains et organisations régionales, quelques pays menaçant d’interdire à leurs ressortissants d’opérer dans ces eaux. Si des attaques sont régulièrement rapportées tout au long de la côte Ouest Africaine, elles sont presque toujours orchestrées à partir des mangroves du Delta (Nigeria). La coopération régionale, naissante au travers des accords de Yaoundé, demande à être renforcée et accélérée. La plupart des pays touchés n’ont pas de lois contre la piraterie. Cependant, une nouvelle législation adaptée est récemment entrée en vigueur au Nigeria.

L’éventualité d’une opération multinationale régionale anti-piraterie sous l’égide de l’ONU, à l’instar de l’opération Atalante au large de la Corne d’Afrique, est illusoire compte tenu du cadre légal international, des coûts et de la situation maritime mondiale. Cependant, des échanges entre pays occidentaux sont en cours pour tenter d’assurer une couverture maritime coordonnée en « soutien » des marines locales. Cette présence, pour le moment symbolique, peut produire cependant des effets ponctuels comme lors du cas récent du Torm Alexandra3.

Malgré les efforts déployés à tous niveaux, le niveau de risque demeure très élevé. Il devient donc urgent de multiplier les initiatives et actions pratiques, aussi bien à terre qu’en mer, afin d’inverser cette tendance criminelle et de ne pas basculer vers une situation hors de contrôle.

 

1 Les initiales de notre interlocuteur ont été modifiées pour des raisons de sûreté.

2 Le « Safe-haven » est un endroit ultra protégé dans le navire, une sorte de bunker équipé de moyens de communication et de premiers secours, où l’équipage peut se réfugier pendant au moins 24 heures en attendant l’intervention des secours.

3 Le 7 novembre dernier, le pétrolier Torm Alexandra, attaqué par des pirates, a été secouru par une frégate de la Marine italienne.

Ils témoignent
Réussir ensemble

Marché de la mobilité des passagers : perspectives...

Le secteur de la mobilité professionnelle a dû faire face à de graves difficultés au cours des derniers mois. Alors que BOURBON met en place sa nouvelle offre de services intégrés “Door-to-Rig”, PartnerSHIP a demandé à Peter Brady, Vice President Global Services, Solutions & Innovation, division ”Energy, Resource & Marine” de CWT, d’analyser les perspectives du marché.

 

PartnerSHIP : La pandémie a démarré il y a une dizaine de mois. Que pensez-vous du marché de la logistique passagers aujourd’hui ?

Peter Brady :
Au début de la pandémie, nous nous sommes presque exclusivement concentrés, pendant 4 à 6 semaines, sur le rapatriement des personnels. Un des problèmes majeurs concernait les suppressions des vols : les compagnies aériennes ont commencé par réduire leurs réseaux, puis elles ont annulé les vols prévus à court terme tout en imposant de sévères limitations de capacité. Nous devions également gérer les correspondances, ce qui était un vrai challenge ! En parallèle, nous devions nous occuper des documents règlementaires tels que les visas, les visas de transit et les documents de retour. Puis, nous avons dû faire face à la fermeture des frontières et organiser les périodes de quarantaine. Dix mois plus tard, nous faisons face aux mêmes problématiques de réduction de réseau et de limitation de capacités. La structure des compagnies aériennes internationales a en effet subi d’importants changements. Selon la société d’analyse OAG, le trafic aérien a été réduit d’un tiers et plus de 14 000 liaisons ont été abandonnées, ce qui a rendu l’obtention de vols et l’acheminement des personnes particulièrement difficile. Dans le secteur maritime, les restrictions et les fermetures de ports entraînent des complications supplémentaires. Les équipages doivent être directement transférés entre l’aéroport et le navire. Dans l’industrie O&G, de nombreuses entreprises ont temporairement délocalisé le personnel des plateformes vers des zones plus accessibles. Il arrive même que des familles entières soient relogées sur des sites ayant un accès direct aux installations offshore.

" Dans le secteur de l'énergie, toutes les organisations affirment se concentrer sur l'utilisation des actifs, l'optimisation des coûts autour de la gestion des transports et de l'hébergement, la continuité des activités et l'efficacité operationnelle."
PETER BRADYVICE PRESIDENT GLOBAL SERVICES - CWT

PartnerSHIP : Le secteur de la mobilité des passagers connaitra-t-il selon vous un “new normal” ?

P.B. : Certaines choses reprendront comme avant. Dans le secteur de l’énergie, les déplacements restent essentiels. Dans l’Upstream, les déplacements, indispensables à la mission, reviendront plus rapidement à leur niveau d’avant-crise que ce que nous appelons les voyages d’affaires à court terme (pour des réunions, conférences, séminaires, etc.). Le télétravail sera beaucoup plus répandu mais il ne remplacera jamais le contact humain, si bien que ce genre de voyage d’affaires reprendra de façon plus progressive. Depuis le début de la pandémie, nous avons également constaté un changement dans les habitudes de déplacement des équipes sur site. Cela s’explique en partie par le fait que les collaborateurs ont été rapprochés des actifs en amont, mais aussi du fait que la réduction des vols commerciaux a entraîné une augmentation significative des vols charters afin de résoudre le problème des annulations de liaisons par les compagnies aériennes. Au cours des deux dernières années, les organisations sont allées au-delà de leur simple devoir de vigilance. Elles se sont réellement concentrées sur le bien-être et la santé mentale de leurs collaborateurs, en particulier lorsqu’il s’agit de personnes voyageant vers des destinations à haut risque, pour des missions de trois à cinq semaines. Nos clients ont également pris en compte les effets néfastes du manque de sommeil dans la planification des voyages.

En termes de documentation, nous gérons déjà les procédures de visa, les permis de travail, les visas d’immigration et de transit. En raison des politiques fiscales de nombreux pays et des conditions de travail des personnels détachés en Europe, nous devons effectuer un suivi rigoureux des antécédents de voyage de chaque individu. Mais à présent, des facteurs sanitaires doivent également être pris en compte : nous devons savoir si les personnes ont voyagé dans une zone à forte concentration de Covid-19, si elles ont été testées, si elles ont été infectées par le virus et, bientôt, si elles ont été vaccinées. L’un des défis à relever consistera donc à concevoir des bases de données fiables qui permettront de partager toutes ces informations.

 

PartnerSHIP : BOURBON a récemment lancé l’offre de services intégrés “Door-to-Rig” (lire l’encadré). Pensez-vous qu’elle réponde aux besoins actuels ?

P.B. : Cela s’inscrit dans une tendance. Dans tous les secteurs de l’énergie, des ressources et de la marine, toutes les organisations affirment se concentrer sur l’utilisation des actifs, l’optimisation des coûts autour de la gestion des transports et de l’hébergement, la continuité des activités et l’efficacité opérationnelle. Elles veulent un service 24 heures sur 24, 365 jours par an. L’expérience et la satisfaction des utilisateurs, le devoir de diligence, la santé, la sécurité et le bien-être des voyageurs sont des facteurs qui ne sont pas pris à la légère. La capacité à automatiser leurs opérations et tous les processus impliqués est primordiale. Parmi les avantages : une plus grande efficacité, des coûts unitaires réduits, un reporting simplifié et consolidé, une utilisation optimisée des ressources et une meilleure expérience utilisateur pour les voyageurs.

 

Avec sa solution globale « Door-to-rig », Bourbon Mobility offre la garantie à ses clients que la logistique de leur personnel soit assuré par un seul et unique prestataire de services, tout au long de leur déplacement. Pour PartnerSHIP, Jacques André Mayeur, CCO de Bourbon Mobility, revient sur la genèse de cette offre de service et sur ses bénéfices clients.

 

PartnerSHiP : Pourquoi une telle offre dans le contexte actuel ?

Jacques André Mayeur :
L’offre de service Door-to-Rig est précisément née du changement brutal de contexte dans le secteur pétrolier. La chute du prix du baril a provoqué une baisse brutale des investissements des compagnies pétrolières et la crise du Covid-19 n’a fait qu’accélérer le mouvement… Dans un tel contexte, l’offre Door-to-Rig fait sens car certains pétroliers ont décidé à la fois de rerouter leurs investissements vers les énergies décarbonées et de réduire leurs effectifs, notamment dans les fonctions logistiques. Nos clients se retrouvent avec un peu moins de personnel à envoyer sur les plateformes et des effectifs logistiques réduits. Or, une compagnie telle que la nôtre a la capacité de gérer pour le client le déplacement de son personnel, de son domicile jusqu’au rig sur lequel il travaille.


PS : Quels sont les principaux bénéfices clients ?

J.A. M. :
Le premier avantage est de générer pour notre client des économies de project management. Gérer l’acheminement de collaborateurs en provenance de divers pays, toute la partie documentaire, les certifications, les visas, les tests PCR, l’ensemble des déplacements – taxi, avion, autocar puis Crew boat - l’hébergement, sans oublier la gestion des périodes de quarantaine, est extrêmement chronophage. C’est donc un véritable avantage pour nos clients de nous confier cette logistique très complexe car nous leur permettons de mieux dimensionner leurs équipes en charge de ces questions. Cela répond à un impératif économique et à un impératif d’échelle. En effet, il faut une structure agile pour pouvoir gérer 1 ou 300 passagers !


PS : Qu’avez-vous mis en œuvre pour y parvenir ?

J.A. M. :
Nous nous sommes dotés d’une application digitale spécialisée dans la logistique passagers, nous permettant de gérer tous les types de flux, leur profil en conformité avec la RGPD, de planifier et de modifier de manière quasi instantanée les itinéraires, de gérer l’ensemble des assets sur lesquels vont circuler nos passagers, d’échanger des données avec des hôtels, des compagnies aériennes, etc. Le client a la possibilité de suivre le déplacement de ses collaborateurs, et ce à toutes les étapes du transfert. Cette transparence est clé dans la relation client.  

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Projet Windfloat Atlantic : une performance humaine et technologique

La participation de Bourbon Subsea Services au projet d’envergure WindFloat Atlantic - un tournant pour l’éolien flottant - positionne aujourd’hui le groupe comme le leader européen dans l’installation des éoliennes offshore.

Après avoir fourni et installé les lignes d’ancres, Bourbon Subsea Services a remorqué et connecté les 3 éoliennes flottantes de 8,4 MW du parc Windfloat Atlantic à 20 km de Viana do Castelo, sur la côte portugaise.

Avec une capacité totale de 25 MW, il s’agit des éoliennes flottantes les plus puissantes jamais installées. Responsable du management de projet et de l’ingénierie d’installation en mer, BOURBON a mis en place l’ensemble des moyens maritimes et humains nécessaires aux opérations pour les 3 turbines.

Ce projet au forfait, qui implique des phase d’engineering, d’achats et d’opérations en mer, démontre l’expertise de BOURBON en matière de gestion de projet et de gestion des risques, sur le marché émergeant de l’éolien flottant.

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Regards Croisés

Crise du Covid-19 : le début d'un "new normal"

La pandémie de la Covid-19 a eu un tel impact sur notre industrie que l’ensemble des experts sont d’accord sur un point : nous entrons dans une nouvelle ère. Le secteur de la logistique et du transport de passagers est particulièrement touché. Camille Egloff, Managing Director & Senior Partner au Boston Consulting Group (BCG), leader « Global Transportation & Logistics », nous livre son analyse de la situation.

 

PartnerSHIP : Une fois la crise sanitaire actuelle passée, y aura-t-il un “new normal” pour la mobilité des passagers dans le monde, notamment en ce qui concerne les déplacements professionnels ?

Camille Egloff :
Au cours des dix derniers mois, nous avons tous appris à agir différemment : on ne prend plus l’avion pour aller à l’autre bout du monde pour une réunion de deux heures, par exemple. Je pense qu’un certain nombre de ces changements vont se poursuivre dans le temps. Plus l’offre traditionnelle en matière de voyages sera perturbée, plus il faudra de temps pour retrouver les anciennes habitudes. Selon nos projections actuelles au BCG, les voyages réguliers ne reprendront pas avant l’été 2023 au mieux, voire début 2024. Les nouvelles concernant les vaccins nous rendent peut-être un peu plus optimistes, mais à ce stade, restons prudents.

PartnerSHIP : Les entreprises du monde entier ont commencé à exiger un service intégré global en terme de transport de passagers et de logistique. Cela correspond-il aux tendances que vous prévoyez pour le marché de la mobilité des passagers ?

C.E. : De plus en plus de clients sont à la recherche d’un service complet qui couvre tous les aspects administratifs, bien sûr, ainsi que les dépistages Covid et la gestion des procédures de quarantaine. En effet, la protection des équipages transportés doit désormais faire partie intégrante de l’offre, tout comme le nouveau dispositif de suivi et de localisation des individus. Une fois la crise actuelle passée, d’autres tests de santé seront sans doutes nécessaires. C’est la nouvelle réalité : d’autres virus existeront à l’avenir. Le Covid-19 marque le début d’un “new normal”. Il y’a toujours eu des risques dans le monde, mais ceux-ci sont plus nombreux qu’avant et la réglementation QHSE deviendra plus exigeante. Pour vous, chez BOURBON, cette tendance aura un impact important car vous fournissez des services aux secteurs du pétrole et du gaz, et pour des raisons évidentes, ces clients sont parmi les plus sensibles en ce qui concerne la réglementation QHSE.

" Compte tenu de la pandémie, les thèmes de la réglementation QHSE et de la Compliance ont reçu l'attention du top management [...]. Nous estimons avoir progressé de 5 à 10 ans en l'espace d'environ 6 mois."
CAMILLE EGLOFFMANAGING DIRECTOR ET SENIOR PARTNER AU BOSTON CONSULTING GROUP (BCG)

PartnerSHIP : Ces tendances étaient-elles prévisibles ? Cette pandémie a-t-elle simplement accéléré le processus ?

C.E. : Tout à fait. Dans un certain nombre d’industries, les spécialistes QHSE plaident depuis longtemps en faveur de ce genre de procédures, mais ils prêchent dans le désert. Il n’est cependant plus possible de dire que les enjeux de santé et de sécurité ne sont pas prioritaires. La tendance de ces dernières années est de mettre davantage l’accent sur la RSE, et notamment de prendre en compte le bien-être des collaborateurs de manière beaucoup plus consciente. Compte tenu de la pandémie, les thèmes de la réglementation QHSE et de la Compliance ont reçu l’attention du top management, et resteront sans aucun doute une priorité. Nous estimons avoir progressé de 5 à 10 ans en l’espace d’environ six mois.

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Panorama

Vidéo : la Compliance, un des piliers de l'excellence opérationnelle

Le 21 octobre dernier, lors de la journée mondiale de l’Ethique, BOURBON organisait son premier « Compliance Day » dans l’ensemble de ses organisations.

L’occasion pour l’ensemble des collaborateurs du groupe, en mer comme à terre, de réitérer leur engagement individuel et collectif à mener leurs activités dans un souci de transparence, d’éthique et de responsabilité.

La devise de notre programme de Compliance ne souffre aucune ambiguïté : « Compliance, No Compromise ».

Comme le souligne Gaël Bodénès, Président de BOURBON Maritime, dans la vidéo ci-dessous que nous vous proposons de visionner, la Compliance est un des piliers de notre excellence opérationnelle, au même titre que la sécurité.

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