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novembre 2016

LA DIGITALISATION :

dans le secteur oil & gaz

Édito

Une formidable opportunité

 

La crise de l’industrie pétrolière, la plus grave de ces 30 dernières années, nous a conduit à nous recentrer sur l’essentiel que sont l’excellence opérationnelle, la préservation du cash et la réduction des coûts. Nous relevons le défi en nous adaptant et en faisant évoluer notre façon de travailler mais il nous faut aujourd’hui aller plus loin et nous transformer.
 

Dans un tel contexte, la révolution digitale est une formidable opportunité qui va nous permettre de réconcilier sécurité des opérations, amélioration de la qualité de service pour nos clients - myBOURBON en est une illustration - et réduction des coûts. Elle nous permettra aussi de renforcer nos relations avec nos partenaires en leur fournissant des services partagés, une plateforme d’outils digitaux performants et un standard unique BOURBON. C’est en transformant nos métiers, en faisant évoluer la relation client et en développant de nouveaux services sur-mesure que nous répondrons aux challenges de cette crise.
 

Ensemble, nous pouvons tous être acteurs de cette transformation. Nous devons faire évoluer notre modèle, acquérir de nouveaux réflexes et ancrer la culture digitale dans notre manière de travailler : c’est ainsi que nous répondrons au mieux aux besoins de nos clients et assurerons un développement durable de nos activités. 

 

 



Gaël Bodénès
Directeur Général délégué Opérations - BOURBON

 

 

 

Edito
Paroles d'expert

La révolution du secteur est en marche

A travers la révolution digitale, le secteur de l’Oil & Gas (O&G) va pouvoir répondre aux enjeux clés de quête de productivité. Après la collecte de données, qui a constitué la première étape de cette transformation, le challenge réside aujourd’hui dans l’exploitation et l’analyse de cette quantité phénoménale d’informations. Entretien avec Sébastien Condom, Directeur Général Digital, GE Oil & Gas TMS.

 

Dans le secteur de l’O&G, il est estimé qu’une hausse de 1 % du taux de disponibilité des systèmes de production peut avoir un impact de 5 à 7 milliards de dollars sur l’activité. De même, l’arrêt d’une usine de liquéfaction de gaz coûte 150 millions de dollars par an, tandis que la non-opérabilité d’un puits peut causer jusqu’à 3 millions de dollars de pertes de revenus par semaine. Ces chiffres, vertigineux, montrent bien que toute augmentation de productivité, même minime, peut avoir des effets massifs sur l’activité des industries fortement intensives en capital. C’est pourquoi ce secteur  apparaît comme le candidat idéal pour bénéficier de la révolution digitale en cours, comme l’explique Sébastien Condom : « Si la collecte de données est une réalité dans le secteur de l’O&G, seul un infime pourcentage de ces informations disponibles est utilisé. En gérant efficacement les données collectées par les capteurs et en les analysant à l’aide d’algorithmes et de statistiques, le secteur de l’O&G va être en mesure d’optimiser toute sa chaîne de valeur. »

 


Si la collecte de données est une réalité dans le secteur de l’O&G, seul un infime pourcentage de ces informations disponibles est utilisé. 


L’analyse des données : moteur de la transformation digitale

Dans le secteur de l’O&G comme dans le domaine maritime, les opérations sont très éloignées des bases logistiques. Ainsi, envoyer une pièce de rechange génère des coûts considérables avec un impact significatif sur la production. L’exploitation et l’analyse des données permettent d’anticiper et d’agir plus vite. Concrètement, c’est un levier clé pour réduire les temps d’arrêt des installations offshore, adapter les programmes de maintenance ou prédire les pannes éventuelles. « Je pense que le secteur est à l’aube d’un tournant majeur en matière d’analyse de données. Les possibilités pour connecter des équipements avec des capteurs sont plus nombreuses et moins onéreuses. De plus, les nouvelles capacités du digital, avec le cloud computing notamment, permettent de stocker ces données et de faire des calculs importants à bas prix. La combinaison de ces éléments ouvre la voie à une nouvelle ère dans l’analyse des données avec, à la clé, un potentiel d’amélioration considérable de la productivité des équipements » souligne Sebastien Condom.

TROIS QUESTIONS à SÉBASTIEN CONDOM

Quelles sont les barrières au déploiement de la digitalisation du secteur de l’O&G ?

Elles ne sont pas d’ordre technologique ou technique mais relèvent de la capacité à travailler autrement. Les freins sont plus d’ordre psychologique. Nous devons acquérir de nouveaux réflexes et développer une culture digitale axée sur l’analyse des données collectées pour résoudre les problèmes. Cette révolution digitale qui s’opère aujourd’hui dans notre secteur est aussi importante que l’arrivée d’internet auprès du grand public. Le champ des possibles est illimité ! 

Selon vous, dans quelle mesure la digitalisation peut-elle être un levier de transformation pour un groupe comme BOURBON ?

Avec des coûts de maintenance et de carburant aussi importants, BOURBON doit être à l’affût de tout ce qui est en mesure d’optimiser ses coûts et ceux de ses clients ! Le potentiel d’exploitation des données collectées est donc considérable en termes d’optimisation de maintenance et de productivité. C’est encore plus vrai à l’échelle d’une flotte complète de navires.

Où se situe General Electric en matière d’exploitation des données ?

Nous nous sommes différenciés assez tôt en développant une vision digitale industrielle. La combinaison de nos capacités digitales et industrielles devrait nous permettre de répondre aux enjeux de quête de productivité, qui sont cruciaux dans le monde de l’énergie. Avec pour objectifs de servir l’ensemble de la chaîne de valeur de manière transverse et ouverte afin de permettre aux utilisateurs d’optimiser leur productivité.

Paroles d'expert
Ils témoignent

myBOURBON, une nouvelle vision de la relation client

Ancrée dans l’ADN de BOURBON, la satisfaction client est depuis toujours au cœur de nos actions et de nos services. Dans cette perspective, nous avons développé un service innovant baptisé myBOURBON, qui donne à nos clients un accès instantané à des indicateurs de performance clés sur une plate-forme digitale sécurisée. Opérationnel depuis 2015, myBOURBON témoigne de l’engagement constant de l’entreprise pour la transparence et la qualité de service.

En 2010, BOURBON était le premier acteur de l’industrie à mettre en place des indicateurs de performances. Elle était aussi la première compagnie, et la seule, à communiquer sur ces indicateurs auprès du marché et de ses clients, et à mesurer la satisfaction clients via un questionnaire spécifique. Avec cette nouvelle application numérique, BOURBON a enclenché la vitesse supérieure, explique Rodolphe Bouchet, Vice-Président Business Management, Marine Services : « Notre quête permanente de transparence au regard de notre performance, mais aussi d’information et d’évaluation de la satisfaction clients est à l’origine de myBOURBON. Nous souhaitions fournir à nos clients l’ensemble de ces informations via une plate-forme digitale. »

" myBOURBON illustre notre volonté d’évoluer vers une efficacité accrue du management de contrat et d’aller plus loin dans la relation client, en faisant appel à une technologie numérique innovante. "
Rodolphe BouchetVice-président Business Management, Marine services

Sur la plate-forme myBOURBON, les clients ont accès à diverses informations : opérations en quasi-temps réel, indicateurs de performances, rapports quotidiens de consommation de carburant, documentation sur les navires et leurs opérations. Avec ces données, accessibles 24 h/24, 7 j/7 dans le monde entier, les clients sont ainsi en mesure de gérer de façon simplifiée leur contrat BOURBON, avec une efficacité accrue et une gestion optimale des risques. Les prochaines étapes consisteront à enrichir progressivement cette plate-forme de nouveaux services à valeur ajoutée tels que la Gestion Electronique des Documents (contrats, documentations techniques, documents de reporting, factures, etc.), et des fonctionnalités collaboratives et de communication (plans d’action, workflow, chat, formulaires de satisfaction client, etc.). Elle fera aussi l’objet d’évolutions pour répondre aux besoins d’un plus large public et être compatible avec les terminaux mobiles.

 

Témoignage

 ROBIN SCHROH - TOTAL - Support Vessels Category Manager
« J’utilise myBOURBON pour accéder aux informations concernant les navires sous contrat : quels navires sont affrétés, pour quelle durée, à quel tarif, etc. TOTAL a énormément de navires affrétés auprès de BOURBON et je possède d’ores et déjà quantité d’informations transmises par les filiales concernant ces contrats. myBOURBON me sert essentiellement à recouper les informations recueillies avec celles accessibles par le biais de l’application. BOURBON est un partenaire stratégique de TOTAL avec lequel nous entretenons d’étroites relations, au travers de contacts hebdomadaires notamment. Néanmoins, cette interface numérique donne davantage de visibilité et illustre la volonté de BOURBON de faire preuve d’encore plus de transparence avec ses clients. Je crois que BOURBON est le seul fournisseur à proposer un service aussi innovant. Jusqu’ici, les informations disponibles sur le site web sont essentiellement d’ordre technique et sont surtout utiles à nos équipes techniques. Si cette application fournit davantage d’informations sur les contrats, je l’utiliserai plus souvent car il s’agit d’un outil très convivial. »

Ils témoignent
Réussir ensemble

Premier succès subsea sur le marché indien

De début mars à fin mai 2016, BOURBON a opéré en Inde - une première pour l'activité Subsea Services - pour le compte d'un entrepreneur, contracteur principal du leader indien du pétrole et du gaz. Un contrat qui pourrait ouvrir de nouvelles portes.

Durant trois mois, au large de Kakinada à l'est de l'Inde, BOURBON a réalisé, entre autres, deux missions : un diagnostic d'ombilical sur le champ G-1 et l'installation d'un « jumper », stocké depuis un an au fond de la mer. Le champ n'étant pas équipé de structures de surface, les informations de contrôle transitent depuis la terre ferme par un ombilical vers les installations sous-marines. Deux lignes de communication de l’ombilical affichaient des anomalies, faisant risquer des arrêts inopinés de production. Le Bourbon Evolution 807 a donc été déployé avec deux robots sous-marins Work ROV HD. A l’issue des tests réalisés, l'état de l'ombilical a été jugé satisfaisant. La récupération et la mise en place du raccordement flexible « jumper » ont été realisées avec deux ROV. La  particularité de cette connexion était la complexité du cheminement du flexible car la tête de puits était à 90 degrés de sa position normale. 3 lignes descendaient de la surface : le câble de grue et 2 câbles de contrôles des ROV. « Le ROV HD est notre outil phare des opérations subsea et il est extrêmement compact, ce qui est un avantage décisif dans les zones à forts courants », explique Jean-Charles Audouin, Commercial Area Manager et Project Manager du navire.

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Mise à l'eau du ROV HD

Mise à l'eau du ROV HD

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Mise à l'eau de l'ombilical

Mise à l'eau de l'ombilical

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Récupération de l'ombilical

Récupération de l'ombilical

Des ROV en mode « drift launch »

En plus des contraintes de mousson, l'un des challenges de cette mission était en effet de pouvoir travailler par des courants très forts avec 3 lignes (grue et ROV) depuis la surface. Les ROV ont plongé dans des courants allant jusqu'à 3,5 nœuds. Cela implique des mesures de sécurité et des précautions importantes lors de la mise à l'eau et de la récupération des robots, mais aussi des techniques de navigation particulières. Ainsi, le ROV était mis à l'eau en « drift launch » : la plongée se faisait alors que le navire était en « dérive  contrôlée » puis il revenait en position. « Les Bourbon Evolution permettent ce type de mission : ils sont puissants, permettent d'embarquer deux ROV et possèdent une grande surface de pont. De plus, il s'agit de navires classés SPS et DP3 et équipés d'hélideck, éléments qui ont été importants pour opérer dans cette région ». 

Un premier succès qui a compté lors de la négociation d’un second contrat qui vient d’être signé par McDermott. Une nouvelle mission un peu plus complexe attend le Bourbon Evolution 807 qui retourne en Inde sur le prochain développement indien (S1-Vashishta) début 2017.

Réussir ensemble
En images

Crew boats : la meilleure alternative à l'hélicoptère !

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Une flotte de plus de 230 Surfers et 30 FSIV, d’une capacité de transport de 20 à 90 personnes, à une vitesse de croisière de 20 à 40 nœuds.

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Deux fois moins onéreux que l’hélicoptère, le Surfer est une solution sûre et fiable pour le transport de personnels mais aussi de colis et d’équipements l

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En termes d’accueil, de confort et de propreté, l’offre de service Crew boat s’inscrit dans une démarche similaire à celle d’une compagnie aérienne.

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En termes d’accueil, de confort et de propreté, l’offre de service Crew boat s’inscrit dans une démarche similaire à celle d’une compagnie aérienne.

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Le "boat landing" facilite le débarquement de passagers de Surfers vers une structure pétrolière et permet de sécuriser au maximum le transfert de passagers.

En images
Regards croisés

Les clés d'une politique de compliance efficace

Comment déployer efficacement une politique de compliance au sein de grands groupes internationaux actifs aux quatre coins du monde ? Sylvie Rapin, Branch Compliance Officer de TOTAL E&P et Christian Laveau, Group Compliance Officer de BOURBON, répondent.

Interview croisée

Quels sont les enjeux d’une politique de compliance ?

Sylvie Rapin : Notre programme de compliance permet de sécuriser notre activité et de rassurer nos parties prenantes quant aux mesures de protection mises en place contre les risques de non-compliance. C’est un gage de transparence et de pérennité. Aujourd’hui, un groupe comme TOTAL, qui opère dans plus de 130 pays, a un code éthique et une politique de compliance globale et standardisée.

Christian Laveau : Avoir un programme de compliance est une condition sine qua non pour opérer dans le secteur Oil & Gas. La standardisation de la politique éthique et compliance de l’entreprise permet d’avoir une approche et des règles communes quel que soit le pays où nous opérons. Cela permet de répondre au renforcement continu du cadre réglementaire en matière de compliance et d’anti-corruption.

S.R. : Dans les industries extractives, la démarche mondiale EITI (Extractive Industries Transparency Initiative) a été retenue car les masses financières en jeu sont très importantes et les pays dans lesquels nous opérons sont en cours d’évolution et de structuration.

C.L. : En effet, au même titre que la sécurité, le risque de non-compliance constitue un risque majeur dans notre industrie. Les impacts potentiels financiers et de réputation sont considérables. La non-maîtrise des risques de compliance liés par exemple aux paiements de facilitation, aux règles en matière d’embargo ou aux cadeaux d’affaires peuvent avoir de lourdes conséquences et conduire à une perte de confiance des collaborateurs, des actionnaires et de l’ensemble des parties prenantes.

Dès lors, comment assurez-vous le déploiement de votre politique dans l’ensemble de vos pays ?

S.R. : Cela repose avant tout sur l’engagement du management au plus haut niveau, sur l’analyse des risques mais aussi sur la définition de règles aisément compréhensibles par tous. Notre politique est décrite au sein de notre code de conduite qui est distribué à chaque nouveau salarié et à l’ensemble de nos parties prenantes. Pour assurer sa bonne application, nous nous appuyons sur des étapes de sensibilisation, de communication et de formation, sans oublier les dispositifs de contrôle et des sanctions éventuelles. 

C.L. : BOURBON a une approche comparable à celle de TOTAL dans le déploiement des 6 « piliers » de son programme de compliance. En complément de ses efforts en matière de sensibilisation et de formation, BOURBON a mis en place des règles claires en matière de sanctions liées au non-respect de ses procédures internes. L’accent est mis sur l’adhésion de l’ensemble de l’organisation au respect de ces règles pour « protéger » l’entreprise et ses collaborateurs, avec à la clé une meilleure compétitivité. Notre devise « Compliance, no compromise » affirme d’ailleurs clairement notre ambition.

S.R. : Les collaborateurs doivent comprendre que cette démarche est un élément fondamental du fonctionnement de l’entreprise.

C.L. : Je suis entièrement d’accord. La dimension pédagogique et de sensibilisation doit donc être permanente pour tendre vers le zéro risque.

 

Quels sont les outils mis en place pour sensibiliser l’ensemble des collaborateurs ?  

S.R. : En plus de 80 compliance officers présents dans chaque entité, nous disposons d’outils de proximité comme l’« e-learning » pour faciliter la compréhension au quotidien des principes de compliance. Une boîte mail permet aussi à chacun d’exprimer le plus rapidement possible ses préoccupations, de bénéficier de conseils et d’alerter en cas de non-conformité aux règles. Un outil d’enregistrement des cadeaux, invitations, dons et déclaration de situation de conflits d’intérêt (ou de confirmation de non-conflit d’intérêt) est à la disposition de chaque salarié sur son poste de travail.

C.L. : BOURBON s’appuie sur une équipe corporate, un réseau de 26 compliance officers dans les entités opérationnelles, un code de conduite ainsi que sur un système d’e-learning compliance. Ce dispositif permet aux collaborateurs du groupe de réduire les risques auxquels ils sont exposés et de gagner en efficacité. Réussir dans la durée un programme de compliance implique de ne jamais baisser la garde. C’est une démarche qui s’inscrit dans la durée.

Regards croisés
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